ÉDITO PTPR

Gardons la pêche !

Il n’est pourtant pas si lointain le temps où le plaisancier douarneniste pouvait en toute insouciance et sans grandes restrictions s’adonner aux multiples joies de la pêche en baie : pêche à pied, en bateau, du bord, chasse sous-marine. Il n’était pas ou peu limité par des quotas, des respects de tailles, des périodes d’interdiction, des obligations de marquage.

Il pouvait encore faire sienne la citation affichée par un magasin bien connu d’articles de pêche : « Le plus grand espace de liberté sur Terre, c’est la mer ».

Ces temps bénis de l’insouciance - mais aussi parfois de l’irresponsabilité - sont désormais révolus. La baie de Douarnenez est réputée poissonneuse. Pourtant, nous constatons au fil des années une constante diminution de la ressource. Comment, dans ces conditions, ne pas accepter les mesures drastiques mises en place pour tenter de sauver ce qui peut l’être ? Dernier exemple en date : le lieu jaune dont la pêche en 2025 sera très probablement interdite du 1^er janvier au 30 avril (si ce n’est totalement interdite comme le réclament les scientifiques), la taille de capture portée à 42 cm et le quota maintenu à deux prises par jour.

Encore faut-il que les efforts demandés et largement consentis par la grande majorité des pêcheurs de loisir soient en cohérence avec le souci de durabilité qui constitue l’un des principaux objectifs affichés du Parc Marin d’Iroise. Cet objectif est également porté de manière responsable et constructive par notre fédération, la FNPP, auprès des instances nationales et européennes.

Certes, une activité de loisir comme la nôtre, aussi appréciée soit-elle par ses pratiquants, ne répond pas à un besoin vital. Mais il importe également que chaque partie concernée par le sujet accepte, dans le respect mutuel des uns et des autres, de prendre sa juste part des efforts nécessaires à la préservation de la ressource et, subséquemment, à la pérennité des activités halieutiques.

Cela étant, nous observons depuis quelques temps des évolutions de comportement de la faune marine, conséquences supposées du changement climatique, dont certaines sont de nature à nous réjouir. C’est ainsi que l’on a pu observer en baie des maigres et même une daurade coryphène ! Mais c’est surtout l’apparition de plus en plus fréquente de thons rouges qui suscite l’intérêt des pêcheurs amateurs de sensations fortes. Ne voulant pas être en reste, notre association s’est officiellement portée candidate pour l’attribution auprès de la FNPP de bagues autorisant leur capture. Nous espérons fortement avoir une réponse positive dès 2025.

Amateurs de pêche au gros, soyez fin prêts !

Pascal Morvan (décembre 2024)