L’épopée du Concorde racontée par Gérard Wagener
Mercredi 7 février dernier, ils étaient une cinquantaine de passagers à prendre place dans la salle de la Maison du Nautisme pour se laisser embarquer dans la grande aventure du Concorde et de l’Airbus A320 racontée avec passion par Gérard Wagener.
L’un des derniers grands témoins de l’aventure Concorde
Adhérent discret et affable de notre association, Gérard a été responsable maintenance/engineering/sécurité des vols à Air France. À ce titre, il a vécu au plus près la fabuleuse aventure technologique du « grand oiseau blanc » et s’est très gentiment proposé de nous la faire partager. Une aventure menée deux siècles seulement après le décollage de la fameuse « barque ailée » conçue par Jean-Marie Le Bris, marin et pionnier de l’aviation, personnage célèbre à Douarnenez.
Gérard nous a fait toucher du doigt et prendre conscience des immenses défis technologiques qu’il a fallu relever pour permettre à un avion de ligne de voler à plus de deux fois la vitesse du son et abolir la distance entre deux continents en défiant la rotation de la Terre.
L’obsession de la sécurité
Pour pouvoir naviguer à cette vitesse et transporter 100 passagers en (toute) sécurité, chaque élément de l’avion, du plus petit au plus imposant a nécessité des sommes considérables de travail et d’ingéniosité.
Pour illustrer son propos, maquette en main, Gérard a livré de nombreuses anecdotes, lui qui, du fait de ses responsabilités, devait tirer de tout incident ou accident les enseignements nécessaires pour tendre vers l’idéal du risque zéro.
D’ailleurs, statistiques à l’appui, Gérard a rappelé que l’avion était à ce jour le moyen de transport le plus sûr, et de loin. Il n’en demeure pas moins, a-t-il rappelé, que le talon d’Achille en matière de sécurité aéronautique reste le facteur humain que la mise en place de procédures strictes à tous les niveaux s’efforce de gommer.
Une connaissance encyclopédique du Concorde et de l’Airbus
Face à un public captivé et, pour certains fins connaisseurs, Gérard a montré toute l’étendue de ses connaissances, du bec amovible de l’appareil à son (absence d’)empennage, en passant par le train d’atterrissage, les ailes delta dites néogothiques, les hublots, les circuits électriques ou hydrauliques, les réservoirs, les turboréacteurs à postcombustion et même les WC.
À l’évocation de toutes ces prouesses techniques et de ces défis relevés, on comprend mieux la fierté qu’ont légitimement ressenti tous ceux qui ont contribué à la réalisation du projet Concorde.
Et même si les premiers chocs pétroliers ont sonné le glas économique de l’aventure (plus que le dramatique accident de Gonesse), il faut savoir que beaucoup d'améliorations technologiques très communes dans les avions de ligne actuels furent utilisées pour la première fois avec le Concorde. Il en est ainsi de l’Airbus A320 que Gérard compare malicieusement à une mobylette.
Atterrissage en douceur
À l’issue de ce brillant exposé, Gérard a répondu aux interrogations parfois très techniques posées par les participants. Et pour conclure, il a projeté un film consacré au dernier vol du Concorde auquel il a eu le privilège de participer.
Une fois le bel oiseau immobilisé, les participants ont pu partager le verre de l’amitié. Le standing de PTPR ne pouvant rivaliser avec celui d’Air France, ils ne se sont pas vu proposer de champagne ou de Château Margaux mais ont dû se contenter de boissons plus basiques.
Qu’à cela ne tienne, la satisfaction qui se lisait sur les visages en fin de séance était le signe qu’ils ont malgré tout apprécié le voyage.
Un grand merci à notre ami Gérard qui pourrait sans aucun doute rééditer sa prestation sans se répéter, tant ses connaissances sont intarissables sur le sujet. Passion, quand tu nous tiens !