Visite du sémaphore de la Pointe du Raz : vue imprenable sur un endroit mythique
En cet après-midi ensoleillé du 19 juillet, c’est un équipage de 15 membres de PTPR qui se dirigeait d’un pas (plus ou moins) alerte et enthousiaste vers le dernier édifice du vieux continent avant l’Amérique : le sémaphore de la Pointe du Raz.
Dominant le célèbre phare de la Vieille et faisant face à l’île de Sein et à sa redoutable chaussée, le sémaphore offre une vue imprenable et grandiose aux visiteurs.
Mais pour accéder à ce panorama de légende, enceinte militaire oblige, il faut auparavant montrer patte blanche en présentant une pièce d’identité. En effet, le sémaphore, ainsi que les 24 autres disposés le long de la façade Atlantique et Manche, est un bâtiment de la Marine Nationale. À ne pas confondre avec un phare (il n’éclaire pas la nuit), le sémaphore a pour fonction principale de constituer un poste de guet permettant aux bien nommés guetteurs sémaphoriques de surveiller le trafic maritime dans une zone particulièrement dangereuse.
La petite équipe de 8 personnes se relayant par groupes de 4 assure une veille continue 24h/24 sur le Raz de Sein, au rythme d’une semaine sur deux. En général, les affectations à ce poste sont de trois ans.
Après avoir franchi une porte blindée et gravi une bonne cinquantaine de marches de plus en plus étroites à mesure que l’on s’élève, les visiteurs accèdent au saint des saints : le poste de veille. Guère plus large qu’une cabine de bateau, la pièce est munie de multiples écrans. Les guetteurs peuvent y suivent à l’écran et en visuel le trajet des navires qui empruntent ce passage délicat, craint pour ses courants puissants et ses remous. La pièce est entourée d’une passerelle qui permet de humer l’air du large… temps permettant.
Ils disposent également d’une « paire de jumelles » montée sur roulettes d’une portée de 25 km. D’ailleurs, ce jour-là, la visibilité était telle que l’on pouvait distinguer au loin, tout au bout de la chaussée de Sein, la silhouette de « l’Enfer des Enfers » : ArMen.
Inutile donc d’essayer de leur cacher la couleur de vos yeux si vous avez l’audace (voire l’inconscience) de vous aventurer dans la passe du Trouz Yar au plus près de la côte.
Manifestement enchantés de recevoir des visiteurs (qui plus est, ayant apporté un Kouign Amann, une bouteille de cidre et la flamme PTPR), les militaires affectés au sémaphore le reconnaissent volontiers : sur ce vaisseau immobile, ils bénéficient d’un cadre de travail privilégié comparé aux conditions de vie à bord des navires et des sous-marins. Outre le fait qu’on n’y est pas sujet au mal de mer quelles que soient les conditions atmosphériques, chaque membre dispose notamment d’une chambre individuelle sobre mais confortable.
Ils sont également ravis de voir leurs missions évoluer, grâce notamment aux nouvelles technologies. Ils vont ainsi bientôt disposer de drones capables de scruter la mer et la côte au plus près. Les braconniers pêcheurs de pouce-pieds sont prévenus !
Précisons également que si vos virées maritimes vous conduisent à emprunter le Raz, n’hésitez pas à contacter le sémaphore sur le canal 10 de la VHF pour un essai radio, un renseignement météo ou, tout simplement, leur adresser un salut amical auquel ils répondront avec joie.
Après la visite du sémaphore, la troupe PTPR a fait escale à la pittoresque crique de Pors Théolen. Sous un soleil toujours radieux, les participants ont eu droit en terrasse à une collation désaltérante et un délicieux morceau de far breton cuisiné et servi par la patronne de la célèbre buvette.
Un bon moment de convivialité pour ponctuer comme il se doit une belle sortie avant de regagner Douarnenez.